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Argumentaire

L'éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité : épreuves et enjeux pour les interventions éducatives et sociales

L’édition 2026 des Chantiers de l’Intervention Sociale porte sur la thématique essentielle et encore trop sensible qu’est l’éducation à la sexualité et à la vie affective. En effet, les discussions sur cette question sont toujours vives, et au cœur de nombreux débats, notamment avec la mise à jour en 2025 du programme EVARS (Education à la Vie Affective Relationnelle et Sexuelle). Au-delà de son apparente évidence, cette thématique met en lumière une série d’enjeux majeurs pour les professionnels, les jeunes et leurs parents et la société dans son ensemble.

D’une part, les tabous persistants qui entourent la sexualité continuent de freiner la circulation de la parole, limitant ainsi la capacité des jeunes à poser des questions, à exprimer leurs besoins et à accéder à une information fiable. D’autre part, l’éducation à la sexualité et à la vie affective constitue un levier essentiel de prévention : elle permet de lutter contre les violences sexistes et sexuelles, de mieux informer sur les infections sexuellement transmissibles, et de promouvoir des relations fondées sur le respect, le consentement et l’égalité.

Ces chantiers s’adressent aux professionnels et représentants de la société civile impliqués sur ces questions pour travailler sur ces enjeux et sur des problématiques plus spécifiques émergentes.

Tout d’abord, des publics ou des situations restent des impensés sur les questions liées à l’éducation à la sexualité. C’est le cas par exemple des publics du champ du handicap, qui sont moins sujets à ces interventions, et qui peuvent nécessiter une acuité particulière pour appréhender les représentations sociales, l’accès à l’information et le respect de la vie intime qui peuvent demander des approches spécifiques et adaptées.

Par ailleurs le numérique constitue des lieux dans lesquelles ces questions se posent de façons particulières et renouvellent les problèmes soulevés : les violences ou le harcèlement peuvent être renforcés ; des représentations sociales erronées sur le corps, la sexualité et les relations peuvent être diffusées et accentuées ; la modération de ces espaces pose problème aux professionnels et aux parents.

En effet, si les enfants et les jeunes sont au cœur de ces enjeux, les parents occupent eux aussi une place déterminante. Pourtant, ils sont encore trop rarement associés aux actions d’éducation à la sexualité et à la vie affective, alors même que ces interventions peuvent susciter interrogations, résistances ou incompréhensions chez ces derniers. Plusieurs questions se posent alors : Comment intervenir auprès et avec les parents ? De quels appuis ont-ils besoin pour accompagner leurs enfants ? Quelles tensions peuvent surgir lorsque l’école ou les institutions abordent ces sujets souvent perçus comme relevant de la sphère familiale ou intime ? Et surtout, comment faire de la place aux parents dans un enseignement duquel ils sont parfois tenus à l’écart, pour pouvoir ensemble, institutions éducatives, professionnels des champs socio-éducatifs, et parents, co-construire une éducation permettant aux enfants et aux jeunes d’appréhender le monde de manière saine et plus juste ?

Il est intéressant, et même nécessaire pour le champ de l’animation sociale et socioculturelle, de se saisir des enjeux que présente l’éducation à la sexualité et à la vie affective, ainsi que de travailler sur les épreuves vécues tant par les publics accompagnés que les professionnels, afin de pouvoir oeuvrer pour la transformation sociale.

La journée sera ainsi consacrée à l’exploration des enjeux contemporains liés à l’éducation à la sexualité et à la vie affective, en l'inscrivant dans la prévention des violences sexistes et sexuelles. Elle proposera un éclairage sur les pratiques existantes, les cadres législatifs, les outils mobilisés et les épreuves que ces interventions peuvent soulever pour les professionnels, les familles et les institutions. Elle aura également pour but d’identifier les difficultés rencontrées par les professionnels des champs socio-éducatifs, les manques dans les actions d’éducation à la sexualité et à la vie affective, et de valoriser la place des professionnels dans cette éducation, tout en visant à renforcer les compétences de ces derniers. Enfin, elle offrira un espace d’échange, de réflexion et de co-construction pour identifier des pistes permettant aux acteurs et actrices de l’intervention sociale de renforcer l’implication des parents, de favoriser une compréhension partagée des actions menées et de consolider les liens entre les différents partenaires engagés.

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